top of page
 DERNIERS ARTICLES: 

Du Pathé au Palace

En 1913, l'architecte Paul Hamesse est chargé par la société Pathé, dont l'emblème du Coq piqué au sommet de la façade principale symbolise toute l'autorité dans le milieu de la conception d'un théâtre cinématographique. L'élève de Paul Hankar réalise un chef-d'œuvre architectural et technique. Le programme complet comprenait brasserie, restaurant, salle de concert, cinéma et même un jardin d'hiver… Le style du bâtiment est inspiré de la période de la « Sécession viennoise ». Il est garni d'une abondante décoration de peintures polychromes, de boiseries dorées, de marbre et de fer forgé et réalisées en grande partie par les frères Hamesse. Les fameuses fenêtres en baie au 1er. étage aujourd'hui classées étaient à l'origine destinées aux toilettes.

Le cinéma est établi à l’emplacement d’un hôtel de ventes (ancien Casino de la Bourse) bâti en 1880.

D'une capacité totale de près de 1.600 places, le bâtiment s'articule autour d'une salle semi-elliptique à double galerie. L'entrée se fait par le boulevard, certes, mais aussi par la rue Van Praet où un foyer accueille le client dès le rez-de-chaussée. Entièrement construit en matériaux ininflammables, le PATHE PALACE recourt amplement au béton armé, au marbre, au métal et bénéficie d'une installation cinématographique assez complexe pour l'époque: il comprend trois cabines séparées, l'une pour les appareils, la deuxième pour les films et la troisième pour les transformateurs. Au début du siècle, le PATHE PALACE est en quelque sorte précurseur des complexes actuels qui rassemblent en un même endroit tout ce qu'il faut pour passer une bonne soirée entre amis : la brasserie-concert-cinéma, qui n'est autre que l'ultime aboutissement des croisements de plus en plus fréquents entre trois genres existants: le cinéma, le café-concert et le music-hall.

A l’époque du cinéma muet, les spectacles étaient permanents, ils se jouaient de 14h30 à 23h avec des séances toutes les 2 heures. Avant le film, Pathé présentait la « Pathé Revue », un magazine filmé qui proposait des sujets divers et variés

Les modifications de 1950, menées par Rie Haan, portent sur la transformation complète de l'intérieur de la salle de spectacle.

L’entrée principale du boulevard Anspach est modernisée et rendue commercialement plus attractive.

L’enseigne « PATHE PALACE » en néon surmonte un auvent carré qui donne sur un caisson lumineux qui inonde le hall de lumière.

La caisse est centrale avec des panneaux d’affichage sur les murs de côté.

De manière générale, la salle reste intacte avec son balcon, ses escaliers d'accès et conserve des vestiges de 1913: le foyer aux têtes sculptées, le premier plafond décoré (qui sera dissimulé sous le faux-plafond). Il en ressort un style très dépouillé.

Le cadre de l’écran est surmonté du coq, emblème de la firme Pathé.

Dans les années ’50, la salle fait partie de l’empire Pathé qui a regroupé jusqu’à 7 salles : la PATHE MARIVAUX, le PATHE EMPIRE, la PATHE AVENTURE, le PATHE IXELLES, le PATHE ECUYER et le PATHE CAPITOLE. Toutes ces salles projetaient évidemment les films de la société française et en exclusivité. Le fameux Jeux Interdits de René Clément était sorti en première vision au PATHE PALACE en 1952.

Le PATHE PALACE rend son dernier souffle en 1973.

La partie avant a été occupée entre 1973 et 1990 par un magasin d'électroménager, la salle servait de parking, seul le balcon demeurait intact.

La façade reste intacte.

Mais après 41 ans de sous-utilisation des lieux et d'abandon partiel, un nouveau projet voit enfin le jour par une société limbourgeoise de production audiovisuelle qui entend recréer cette ambiance particulière des complexes culturels mêlant l'art cinématographique à l'art gastronomique : le Kladaradatsch ! ... Enfin, racheté en 2001 par la Communauté française de Belgique, le PALACE, se transforme aujourd’hui afin d’accueillir dans les prochains mois 4 nouvelles salles.

bottom of page